Archives et émotions

Quel pouvoir émotionnel les archives ont-elles ?

Plus jeune, lorsque je regardais des documentaires historiques, je prenais plaisir à écouter le déroulement d’un évènement, la biographie d’un célèbre personnage… mais là où les propos prenaient tout leur sens, où toutes les informations prenaient immédiatement vie, c’est lorsque les conservateurs dévoilaient les archives ! 


Manuscrit, lettre, objet, textile… ces témoignages d’un autre temps ont un pouvoir magique : celui de nous faire replonger dans une époque lointaine, que nous n’avons pas connue, mais qui nous transporte tout autant. 


Si ces archives ont ce pouvoir grâce à un simple visionnage, quant est-il lorsque nous pouvons les observer de nos propres yeux, les toucher de nos mains ? C’est fascinant. 


Yvon Lemay et Anne Klein parlent de pouvoir évocateur des archives dans leur article « Archives et Emotions » (édition Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation). Ils ajoutent : « Il apparaît que la lecture émotive de l'archive est soutenue par des caractéristiques propres aux documents d'archives (authenticité, dimension matérielle, passage du temps) dont le dénominateur commun est une capacité d'évocation ». 


Mais à l’heure du tout numérique, les technologies telles que ChatGPT produisent des rédactions complètes de documents. Ces outils numériques de plus en plus performants, soulèvent les questions suivantes : 
Que transmettrons-nous comme archives au pouvoir évocateur pour les générations futures ?  Une archive numérique peut-elle susciter de l’émotion ?

Par Léa Bergé